Noël nouveau genre avec Maryse Letarte (Jessica Émond-Ferrat, Journal Métro)

metronews-frIl aura fallu trois ans avant que Maryse Letarte ne présente ses chansons de Noël originales sur scène. Et même si cela a été dû à des circonstances extérieures (la chanteuse a dû reporter ses spectacles à cause de sa grossesse) ces trois années auront eu l’heur de permettre aux pièces Ô traîneau dans le ciel, Boom Boom ou encore L’année qui s’achève de se frayer un chemin entre les Petit Papa Noël, Mon beau sapin et autres classiques chers aux Québécois.

A priori, la Cinquième salle de la Place des Arts était le choix tout indiqué pour une soirée qui s’annonçait feutrée et intime, exactement le genre d’ambiance qu’évoquent les pièces molletonnées de Des pas dans la neige. Le décor choisi venait d’ailleurs aussi appuyer l’impression d’être dans un cocon enneigé: des dizaines d’ampoules suspendues à des cordes traversaient la scène, s’illuminant au gré des notes du xylophone, tels des flocons entourant l’artiste.

Mais d’entrée de jeu, un bémol, néanmoins: à cause de la configuration de la salle, l’auteure-compositrice-interprète a fait dos à la moitié du public pendant une bonne partie du spectacle. On aurait aimé voir davantage ses grands yeux expressifs et son sourire radieux pendant qu’elle chantait ses nouveaux classiques hivernaux.

Outre ce détail, la soirée était à l’image de l’album; paisible, lumineuse, poétique. Maryse Letarte avait eu la bonne idée de s’entourer de cinq musiciens chevronnés (Amélie Mandeville, Marc Papillon-Ferland, Marc-Antoine Olivier, Justin Allard et Christine Giguère), lesquels ont magnifiquement soutenu les mélodies aériennes de la chanteuse.

Celle-ci n’a pas hésité non plus à faire participer un spectateur à la pièce Songe de décembre, laquelle lui a été inspirée, a-t-elle raconté… par le bruit de son essoreuse à salade. Elle a donc invité le spectateur à venir jouer dudit «instrument» sur scène. «Quand je pense qu’on est à la Place des Arts», s’est-elle esclaffée à la fin de la chanson.

Maryse Letarte a aussi pris le temps d’expliquer au public la genèse de cet album de Noël composé, fait rare, de chansons inédites: «Une infirmière m’avait demandé ma date de naissance, et quand je lui ai dit que c’était le 11 décembre, m’a répondu: “Pauvre toi! En plein dans le stress du temps des Fêtes!” Ce qui m’a fait me demander: “Mais qu’est-ce que Noël a fait de nous?” De là est née la chanson Ô traîneau dans le ciel. Je me suis dit qu’il fallait prendre le temps de s’arrêter un peu pendant le temps des Fêtes, pour savourer les choses simples de la vie.» Et c’est exactement ce qu’on a fait pendant deux heures mercredi soir.

À la Cinquième salle de la Place des Arts jusqu’au 23 décembre

Jessica Émond-Ferrat, Journal Métro

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