LAPRESSE_LOGO_CoulQuand elle est arrivée sur la scène de la 5e salle de la Place des Arts dans sa robe dorée, de l’enthousiasme et de la fébrilité illuminaient son sourire. Il faut dire qu’il y avait plus de cinq ans que Maryse Letarte n’avait pas donné de spectacle à Montréal.

Il y a trois ans, son album de Noël Les pas dans la neige avait séduit le public et la critique, tout comme son disque «Ni le feu ni le vent», sorti l’an dernier, quelques mois avant que son médecin lui recommande d’annuler sa tournée prévue pour se reposer et donner naissance à sa petite fille.

Accompagnée de cinq musiciens, Maryse Letarte a brisé la glace avec la pièce instrumentale «Le mendiant de Noël», suivie d’«Entre Noël et le Jour de l’An». Sa voix douce et enfantine était quelque peu hésitante -nervosité explique-, avec un superbe enrobage musical doux et feutré, à l’image de l’album.

«Bonsoir, merci d’être là», a lancé Maryse Letarte à la foule, avant d’enchaîner avec «Ah! Que Je t’aime», tiré de «Ni le feu ni le vent». Les dizaines d’ampoules suspendues par des fils qui parsemaient la scène se sont alors illuminées, alors que le claviériste Marc-Antoine Olivier a sorti ses cuillères pour accompagner la chanteuse.

Un autre beau moment a suivi avec «Épilogue 1» et «Ni le feu, ni le vent», avec les arrangements de xylophone et les choeurs des musiciens (la bassiste Amélie Mandeville, le batteur Justin Allard, la violoncelliste Christine Giguère et le guitariste Marc Papillon-Ferland).

Pour ce qui est de la mise en scène, les musiciens étaient peut-être trop éloignés de la chanteuse. Quant à Maryse Letarte, il a fallu plusieurs chansons avant qu’elle change de position derrière son piano, où elle était malheureusement de dos aux spectateurs du tiers de la salle.

C’est dommage, car Maryse Letarte crée un lien très fort avec son public, que ce soit quand elle chante ou en scrutant la salle lors de ses interventions entre les pièces. Pince-sans-rire, elle raconte avec charme et humour avoir eu l’idée d’un album de Noël quand la préposée d’une clinique médicale lui a lancé: «pauvre toi, tu es née le 11 décembre, en plein dans le gros stress de Noël».

L’artiste a alors eu une prise conscience, déçue de voir que Noël était devenu une fête commerciale à la course effrénée. Avec son disque «Des pas dans la neige», elle a voulu faire savourer aux gens «le moment présent du Temps des fêtes», rendre hommage au «sacré des petites choses de la vie qu’on oublie pendant l’année» et rappeler «d’être des cadeaux au lieu de ne pas être un cadeau».

Juste avant l’entracte, pendant «Gloria», Maryse Letarte s’est levée de banc de piano pour faire taper des mains la foule. Puis elle s’est assise derrière un clavier rétro pour «Ô Traîneau dans le ciel». Elle faisait alors face à la foule, qui pouvait enfin profiter de la profondeur de son regard brillant.

Sur scène, Maryse Letarte donne dans la délicatesse et non dans la flamboyance. On sent son intégrité, son fin recul sur la vie et son désir sincère de faire réfléchir et sourire les gens avec ses chansons douces comme des comptines.

Après l’entracte, le numéro avec l’essoreuse à salade en guise d’instrument est tombé à plat, mais le public a eu droit à une finale plus rock avec son vieux succès «Je suis down», l’irrésistible «Boum Boum» et «Paralysée à Hollywood». C’est venu donner du pétillant à la fin de sa performance, tel un verre de bulles.

Émilie Côté, La Presse

SHARE IT:

Related Posts

Leave a Reply

You can use these tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>